Le spectacle nocturne de l’éclairage extérieur

  • 17 avril 2021
  • Architecture de paysage résidentielle

Source: lesoleil.com

17 avril 2021 – Par Marie-Anne Dayé

L’éclairage extérieur est un point majeur dans l’aménagement paysager, soutiennent les experts du domaine. Comment bien planifier, choisir les bons luminaires et créer un équilibre pour ne pas reproduire l’effet d’une piste d’atterrissage? Quatre paysagistes et concepteurs de jardins répondent à nos questions.

La nuit tombe, la lumière naturelle s’estompe et voilà que des faisceaux lumineux prennent le relais pour éclairer les sentiers et les végétaux de votre cour. De toutes nouvelles scènes font leur apparition et vous permettent d’apprécier votre aménagement sous une autre perspective. 

L’art de l’éclairage extérieur réside dans la manière d’éclairer, l’évaluation de l’environnement, voire l’angle de l’ampoule. L’idée, c’est d’«avoir quelque chose qui soit le plus naturel possible», soutient Marjolaine Moisan-Bouchard, designer paysagiste derrière Signé MMB. «Plus c’est feutré, plus c’est discret, plus on se sent intégrés à la nature, pour moi c’est vraiment la chose parfaite». «Ça prend un bon œil pour choisir la bonne intensité de lumière, la bonne couleur», exprime pour sa part Simon Paquet, designer, paysagiste et chargé de projet aux Jardins de vos Rêves. 

Penser sécurité 

On pense d’abord à l’éclairage en termes de sécurité : éclairer un passage piétonnier, des escaliers, un stationnement, par exemple. L’idée n’est pas d’éclairer directement le trottoir, mais d’éclairer autour afin de créer un reflet, explique Marjolaine Moisan-Bouchard. En utilisant des lampes sur tiges que l’on dissimule dans la platebande et dont les faisceaux projettent vers le bas ou encore en éclairant le mur de pierre à côté du trottoir, on met en valeur les végétaux et les matériaux tout en éclairant le chemin de manière plus subtile. 

Julie Villeneuve, directrice générale de Candide Villeneuve Paysagiste, mentionne la possibilité d’insérer des luminaires directement dans les dalles de béton préfabriqué au sol. L’important, pour un bon éclairage, «c’est l’ombre et la lumière». «Les mauvais éclairages, c’est parce qu’ils éclairent tout, mais il n’y a pas d’effet visuel», précise-t-elle. 

Trouver l’équilibre

Mettre en lumière les végétaux, les éléments architec­turaux ou un mur de roche participera à créer une belle ambiance en soirée. «De la maison, de l’intérieur, c’est vraiment intéressant de voir ça parce que c’est comme si tu avais une nouvelle pièce, un prolongement de la maison. Tu rentabilises ton aménagement paysager, tu en profites doublement et c’est incitant», affirme Ancolie Séguin, présidente et fondatrice des Jardins de vos Rêves. On place par exemple un projecteur au pied d’un arbre mature et on choisit la couleur de la lampe pour jouer avec la couleur du feuillage, on dissimule un spot au sol pour illuminer un rocher, on intègre une lumière submersible dans un bassin d’eau… il n’y a pas de limite dans l’éclairage, pourvu que ce soit équilibré. 

D’ailleurs, il est important d’évaluer l’environnement. Est-ce qu’un lampadaire éclaire déjà le terrain avant de la maison? L’éclairage est-il abondant chez les voisins? Y a-t-il un parc à proximité? Il faudra tenir compte de ces éléments avant de penser à son propre jeu de lumières. Et s’assurer de respecter le règlement de la municipalité.

Bien planifier

Marjolaine Moisan-Bouchard con­seille aussi d’évaluer ses besoins avant de vouloir reproduire un éclairage extérieur qu’on aurait vu dans un magazine. Veut-on sublimer des murs de maçonnerie? Créer un cocon intime? Créer un point focal? Et quel montant est-on prêt à investir? La designer parle de 3 à 5% du budget pour un projet en général. «Si on va vers quelque chose de plus complexe, de plus luxueux, on va aller jusqu’à 7 à 10% de l’aménagement». 

Ancolie Séguin calcule qu’il faut un minimum de 1500$ pour éclairer une petite cour, incluant le filage, le transformateur et quelques projecteurs. Mais si on a une plus grande cour, il est préférable d’attendre d’avoir un peu plus d’argent à investir. Certains de ses clients vont demander d’installer l’éclairage en phase 2, l’année suivante. Le savoir d’avance permettra aux paysagistes d’au moins faire passer le filage la première année et ensuite les lampes pourront y être intégrées par après. 

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