Expo 67: un tournant pour l’architecture de paysage au Québec

L’Exposition universelle de 1967, plus connue sous le nom d’Expo 67, est souvent qualifiée de « projet du siècle » au Québec. Cet événement d’envergure internationale, qui s’est déroulé à Montréal du 28 avril au 27 octobre 1967 sous le thème « Terre des Hommes », a marqué l’histoire du Canada et du Québec. Avec plus de 50 millions de visiteurs, Expo 67 a transformé le paysage urbain montréalais et a joué un rôle clé dans la reconnaissance de la profession d’architecte paysagiste au Québec et au Canada.

La naissance de l’AAPQ dans l’effervescence d’Expo 67

Alors que les préparatifs de l’Exposition universelle battent leur plein, un groupe d’architectes paysagistes décide de s’unir pour faire entendre leur voix et structurer leur profession. Le 2 juillet 1965, l’Association des architectes paysagistes du Québec (AAPQ) voit le jour. À cette époque, la profession était encore peu connue et souvent mal comprise. Peu de gens savaient exactement en quoi consistait le travail des architectes paysagistes.

Un projet d’aménagement d’envergure

Expo 67 a été un formidable laboratoire pour l’architecture de paysage. L’aménagement des vastes espaces publics des îles Sainte-Hélène et Notre-Dame représentait un défi de taille, mobilisant architectes, architectes paysagistes, ingénieurs et designers. De la conception à la réalisation, les architectes paysagistes ont joué un rôle essentiel pour intégrer les pavillons, les parcs et les infrastructures de transport dans un ensemble cohérent et harmonieux.

Une reconnaissance accrue pour la profession

L’impact d’Expo 67 sur la reconnaissance de l’architecture de paysage a été considérable. Suite à cet événement, des programmes universitaires en architecture de paysage ont vu le jour au Canada, notamment en 1968 à Montréal. Expo 67 a aussi illustré l’importance de la collaboration interdisciplinaire entre les différentes professions du monde de l’aménagement, mettant en valeur les compétences uniques de chaque discipline.

Un héritage durable

Après Expo 67, la perception de l’architecture de paysage a changé radicalement. La profession s’est imposée comme un acteur incontournable du développement urbain au Québec. L’AAPQ a su capitaliser sur cet élan pour renforcer son influence et promouvoir l’intégration du design paysager dans les grands projets d’infrastructure. Aujourd’hui encore, l’héritage d’Expo 67 résonne dans l’approche québécoise de l’aménagement du territoire et du design des espaces publics.

Expo 67 demeure une référence incontournable pour les architectes paysagistes d’aujourd’hui, rappelant à quel point une vision ambitieuse et une collaboration exemplaire peuvent transformer un territoire et marquer l’histoire.

Images : archives de la BAnQ